Couverture médiatique des sujets en lien avec l’avortement médicalisé: Des journalistes béninois outillés

_Environ 29 000 femmes meurent chaque année en Afrique des suites de complications liées aux avortements clandestins, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce triste constat a conduit l’équipe du projet Pamoja, une organisation panafricaine qui œuvre pour la promotion de la santé, à lancer une campagne contre la désinformation en santé de la reproduction, dans les médias. C’est dans ce cadre que du 29 au 30 juillet 2024, une douzaine de journalistes béninois ont été formés à Cotonou sur le traitement de l’information relative à l’avortement médicalisé._

Chaque année, environ 25 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués dans le monde, entraînant 47 000 décès. Une grande proportion de ces avortements à risque (62%) a lieu en Afrique, selon les chiffres de l’OMS. En Afrique subsaharienne, 3/4 des avortements se font dans la clandestinité. Cela veut simplement dire qu’ils sont pratiqués par des « charlatans », des personnes non qualifiées ou peu qualifiées, indique un rapport publié en 2020 par l’Institut Guttmacher.

Au Bénin où l’avortement sécurisé est autorisé et encadré par la loi, au moins 200 femmes meurent chaque année du fait de complications survenues lors des avortements non sécurisés, précise le même rapport. Que faire alors face à ce contraste ? Comment rendre accessible ce soin aux femmes ? Comment inciter les communautés à soutenir les jeunes et adolescents pour préserver leur santé de la reproduction ? Ce sont des interrogations qui méritent des réponses urgentes.

*La formation des journalistes*

Pour le projet Pamoja, il faut former les journalistes, pour une meilleure couverture des sujets en lien avec l’avortement sécurisé. Les représentations que font les médias de différents sujets influencent les perceptions sociales et les décisions politiques. De plus l’expérience a montré que lorsqu’un sujet est fréquemment abordé dans les médias, il attire l’attention du grand public.  En formant les journalistes, le projet Pamoja vise ainsi une déconstruction des mythes autour de l’avortement médicalisé. Angela Kpeidja, consultante sur ce projet du Pamoja affirme que « les médias doivent replacer l’avortement dans le contexte sanitaire parce qu’il s’agit d’un soin de santé de la reproduction plutôt que de nourrir les polémiques autour de ce service médical. Il s’agit également d’un droit reconnu par les pays qui ont ratifié le protocole de Maputo. Ce faisant, les médias contribueront à protéger la vie des femmes qui à cause de la stigmatisation et des préjugés choisissent la voie de la clandestinité. »

Elle précise également qu’aujourd’hui, grâce aux progrès de la science, il est tout à fait possible de prendre en charge efficacement une femme qui souhaite avorter . Au Bénin, les avortements clandestins sont l’une des principales causes des décès maternels. Par exemple, les complications liées à cette pratique contribuent à environ 20 à 30% des décès maternels. C’est la raison pour laquelle Christine Sarr, qui est chargée du projet Pamoja, souhaite « des articles et contenus de qualité qui permettront aux femmes » de prendre des décisions plus éclairées face aux grossesses non désirées.
Cette formation vise à accroître la capacité des journalistes et créateurs de contenus à formuler des récits sur l’avortement qui soient factuels, précis, concis empathiques et déstigmatisants.

*Jacob Djossou*

flamboyant
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