Après Washington et Paris, c’est à Bruxelles que le Haut-Commissaire à la Prévention de la Corruption du Bénin, Jacques Acheffon Migan, a posé ses valises ce jeudi 17 avril 2025. Dans la capitale belge, il poursuit une tournée diplomatique intense qui vise à renforcer les alliances stratégiques du Bénin dans la lutte contre la corruption.
Le Bénin affine ses armes contre la corruption. Et sur ce front, le Haut-Commissaire Jacques Acheffon Migan n’a pas chômé. Sa mission en Belgique s’inscrit dans une démarche proactive de coopération internationale, axée sur le partage d’expertise, la formation, et la mobilisation de ressources pour soutenir les réformes engagées au pays.
Première escale belge : Enabel. L’Agence belge de développement a ouvert ses portes au Haut-Commissaire pour des échanges riches sur l’éducation à la citoyenneté mondiale. Objectif : intégrer les valeurs d’éthique et de responsabilité dans les programmes scolaires béninois. « Nous voulons former une génération de citoyens incorruptibles », a souligné Jacques Migan. Enabel a exprimé son appui, en mettant à disposition une documentation complète et en promettant un accompagnement technique pour la mise en œuvre de cette vision.
Autre moment fort , la rencontre avec la Police Judiciaire belge. Avec le Commissaire Luc Meuter, les discussions ont porté sur la criminalité financière et la corruption transnationale. Le Bénin souhaite s’inspirer de l’expertise belge en matière d’enquêtes complexes. « C’est ensemble qu’on peut démanteler les réseaux internationaux », a indiqué le Commissaire Meuter, qui s’est engagé à accompagner le Bénin dans le renforcement des capacités de ses enquêteurs.
Reçu également par Madame Sophie Moris du Bureau d’Intégrité de la Fonction publique fédérale belge, Jacques Acheffon Migan a présenté les performances du Bénin dans le dernier rapport de Transparency International. Classé 7ᵉ en Afrique et 69ᵉ au niveau mondial, le pays récolte les fruits de ses réformes structurelles : digitalisation des services, dénonciation sécurisée, traçabilité des fonds publics… Une dynamique saluée par la Belgique, qui se dit prête à accompagner davantage les efforts béninois.
La suite de la mission a permis au Haut-Commissaire de s’entretenir avec Marc Dejongh, de la Police fédérale belge, et Laurent Tasquin, du Service de la gouvernance internationale. Ces échanges ont permis d’identifier des synergies et de poser les bases de futures collaborations dans le cadre des conventions internationales sur la gouvernance.
La mission s’achève sur une perspective ambitieuse : la tenue à Cotonou, en décembre 2025, d’un Forum sous-régional sur la lutte contre la corruption. Un événement de grande envergure qui réunira les acteurs de l’UEMOA, des institutions internationales et des partenaires techniques, avec un objectif : mutualiser les efforts pour faire reculer la corruption en Afrique de l’Ouest.
Saturnin Comlan HOUNKPE
