Une sénatrice kenyane a été mise à la porte du Parlement mardi, alors qu’elle s’est présentée avec un costume blanc apparemment tâché de sang entre les jambes.
Le 14 février, la sénatrice Gloria Orwoba se fait foutre à la porte du Sénat kenyan pour une prétendue tache de sang sur son pantalon blanc. Cependant, la sénatrice de la coalition présidentielle avait une raison importante de porter ces vêtements tachés: elle voulait sensibiliser le public à la stigmatisation des règles chez les femmes et les filles, et à l’importance d’offrir des protections hygiéniques gratuites pour les personnes défavorisées.
La sénatrice Orwoba est une militante de longue date pour l’accès aux protections hygiéniques féminines pour les jeunes filles pauvres. Elle a expliqué que la stigmatisation entourant les règles a un impact néfaste sur la santé mentale et physique des femmes et des filles, entraînant des absences scolaires, des infections et des décès prématurés.
« En tant que femme et en tant que sénatrice, je trouve que c’est très inconfortable, très inapproprié, a-t-elle déclaré. On ne sait pas si elle est dans son cycle féminin naturel ou si c’est un coup de publicité. C’est très indécent. Notre société, notre culture féminine exige de l’intimité »
La sénatrice Orwoba a donc voulu rappeler à tous la nécessité de poursuivre ce combat crucial pour la santé et l’égalité des femmes. Elle a choisi de ne pas cacher sa tache, mais de la porter comme un symbole de la honte que trop de femmes ressentent encore à l’égard de leur propre corps.
L’acte de la sénatrice a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, la plupart exprimant leur soutien à sa cause. Cependant, il y a également eu des critiques et des moqueries, qui montrent à quel point la stigmatisation des règles est encore profondément ancrée dans notre société.
Rappel….
Pour rappel, le Kenya a adopté une loi en 2017 qui oblige les écoles publiques à fournir gratuitement des protections hygiéniques aux élèves, mais la mise en œuvre de cette loi est inégale. De nombreuses filles continuent de manquer l’école pendant leurs règles parce qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter des produits menstruels.