« Les jihadistes se sont installés dans le Parc National W… Des rangers béninois ont reculé » – ICG
Dans un rapport publié par l’International Crisis Group, il a été indiqué que des groupes armés terroristes ont élu domicile dans le parc national W où ils ont installé leurs bases. Selon Ibrahim Yahaya Ibrahim, analyste à l’ICG et principal auteur du rapport sur RFI, ils profitent du parc pour organiser leurs opérations.
« Depuis 2018, deux groupes jihadistes dont la Katiba Ansarul Islam et la Katiba Serma, tous deux affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), ont mené des incursions. Ils sont très présents dans la partie burkinabè du parc. Ils ont installé des bases, souvent autour de points d’eau », a indiqué Yahaya Ibrahim.
Il poursuit en soulignant que les jihadistes « bougent d’un endroit à un autre en fonction de la disponibilité de l’eau, mais aussi pour des raisons stratégiques. Ils font des incursions à l’intérieur du Niger. On les voit souvent dans la partie béninoise. Des rangers béninois se sont reculés d’une bonne partie de leurs emprises pour ne contrôler que les zones périphériques ».
Dans la suite de son intervention, il a expliqué comment les terroristes ont réussi à s’implanter dans le parc et comment ils y prospèrent. « Il faut souligner trois facteurs qui sont importants », indique l’expert. « Le premier, c’est le ressentiment des populations vis-à-vis de la politique de consommation et l’expulsion de ces populations a cristallisé le ressentiment. Le deuxième facteur est lié à la compétition autour de ressources naturelles qui s’est accentuée ces dernières années. On se rappelle des sécheresses. Et celles-ci ont poussé les populations des zones arides du Sahel vers le pourtour du parc », explique-t-il.
« Les jihadistes ont utilisé cet argument et ils disent que du moment où ils ont pris le contrôle de ces forêts-là, ils vont retourner ces forêts sous le contrôle des populations locales. Cette compétition a généré des conflits. Ils exploitent ce conflit pour recruter localement », assure l’analyste de l’International Crisis Group.