Le HCPC fait vibrer la conscience citoyenne
des élèves, enseignants, jeunes, femmes et leaders locaux

_La commune de Sakété a été, ce 15 avril 2025, le théâtre d’un élan citoyen remarquable contre la corruption. À l’initiative du Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption (HCPC), deux grandes sessions de sensibilisation se sont tenues à l’École Primaire Publique Odanyogoun et au Centre des Jeunes et des Loisirs, dans le cadre d’une campagne nationale ambitieuse visant à éradiquer les racines du mal endémique qu’est la corruption._
À l’EPP Odanyogoun, l’accueil réservé à la délégation du HCPC a été aussi chaleureux qu’encourageant. Écoliers, enseignants et responsables pédagogiques ont activement pris part à des échanges dynamiques, prouvant que la lutte contre la corruption n’est pas l’affaire des adultes uniquement.
« Corrompre, c’est détruire », a lancé d’une voix grave le Dr Olivier-Charles ATTINDEHOU, Secrétaire Général du HCPC, devant un auditoire attentif. Décryptant les impacts concrets de la corruption sur l’accès à l’éducation, aux soins et à des services publics de qualité, il a invité les jeunes à devenir des vecteurs de changement.
Il a également annoncé une avancée majeure : une loi imminente sur la protection des lanceurs d’alerte, pierre angulaire d’une gouvernance transparente et participative. Cette disposition, a-t-il martelé, traduit la volonté politique d’un État qui entend désormais protéger ceux qui dénoncent les pratiques frauduleuses.
La seconde étape de cette mission s’est déroulée dans l’après-midi au Centre des Jeunes et des Loisirs, où une diversité d’acteurs sociaux s’est mobilisée.
Femmes, jeunes, artisans, élus locaux, associations… tous ont écouté, questionné et débattu autour des enjeux liés à la lutte contre la corruption dans les instances locales comme dans la vie quotidienne.
Des préoccupations telles que le favoritisme, les lenteurs administratives ou encore les irrégularités électorales ont été mises sur la table. Face à ces interpellations, le Dr ATTINDEHOU, accompagné de M. Étienne BADOU, Chef du Service Études, Formation et Suivi-évaluation, a fourni des réponses précises, tout en détaillant les mécanismes existants de dénonciation et de recours. Fait marquant de la journée : l’usage des langues locales pour porter le message au plus près des citoyens. M. Charlemagne ELEGBEDE, Coordonnateur Départemental du HCPC, s’est illustré en traduisant en langue nagot les interventions officielles. Un geste qui a non seulement touché les participants, mais renforcé la clarté et l’appropriation du message. Le Secrétaire Général n’a pas manqué de souligner le positionnement international du Bénin sur les questions de transparence. Pendant que le Haut-Commissaire Me Jacques MIGAN conduit des consultations en Europe, lui-même s’apprête à rejoindre des forums en Côte d’Ivoire et aux Maldives, après avoir pris part à une formation à Abuja. Cette présence sur les scènes diplomatiques est, selon lui, un levier d’attractivité pour les investissements et une preuve que la lutte contre la corruption est devenue une priorité nationale inscrite à l’agenda international.
En clôture des échanges, un appel solennel a été lancé aux élus locaux pour qu’ils deviennent des relais permanents de la sensibilisation. Un accent a été mis sur la nécessité de promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques, au nom des générations futures.
Le HCPC a également dévoilé deux grandes perspectives : l’organisation du premier atelier régional sur la protection des lanceurs d’alerte, et la rédaction d’un code d’éthique pour les partis politiques, afin d’assainir la vie publique et de garantir une meilleure représentativité. Loin d’être une simple action de communication institutionnelle, la visite du HCPC à Sakété s’inscrit dans une stratégie de transformation des mentalités. Informer, former et responsabiliser : tel est le triptyque que le Haut-Commissariat déploie pour tisser une toile de vigilance citoyenne dans tout le pays. Et à Sakété, ce 15 avril, cette toile s’est étoffée d’un fil nouveau, tissé de vérité, d’engagement et d’espoir.
*Stéphane AHINOUHOSSOU*
