Le Président de L’ASPUA, Alassane Latifou invite l’Afrique à prendre son destin en main en Renonçant aux aides des PTF
Il demande aux chefs d’États de sortir de cette dépendance financière, pour bâtir une économie autonome et résiliente
Depuis des décennies, l’Afrique dépend des aides des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) pour financer son développement. Une situation qui, selon Alassane Latifou, Président de l’Association pour la Sauvegarde de la Paix et de l’unité en Afrique, empêche le continent de s’émanciper et de bâtir une véritable souveraineté économique. Pour lui, l’heure est venue de rompre avec cette dépendance et de mettre en place des mécanismes internes de financement afin que l’Afrique prenne enfin son destin en main.
L’Afrique regorge de richesses naturelles, humaines et culturelles. Pourtant, de nombreux États continuent de s’appuyer sur des aides extérieures pour financer leurs infrastructures, leur éducation et leur santé. Pour le Président Alassane Latifou, cette dépendance est un véritable frein au développement réel du continent. « Comment pouvons-nous parler de souveraineté si nous devons encore tendre la main pour survivre ? », s’interroge-t-il.
Une dépendance aux conséquences lourdes
Loin d’être un simple appui financier, les aides des PTF s’accompagnent souvent de conditions qui limitent la marge de manœuvre des gouvernements africains. « Ces aides ne sont jamais gratuites. Elles dictent nos politiques économiques, influencent nos choix stratégiques et nous maintiennent sous tutelle », dénonce Latifou. Il souligne que cette situation perpétue un cercle vicieux où l’Afrique reste sous le contrôle des grandes puissances, incapables de définir ses propres priorités.
Mobiliser les ressources internes
Plutôt que de compter sur des financements extérieurs, le Président de l’ASPUA préconise une approche basée sur la mobilisation des ressources internes. « Nous avons des richesses minières, agricoles et humaines exceptionnelles. Pourquoi ne pas créer des mécanismes de financement africains ? » suggère-t-il. Il plaide pour la mutualisation des fonds entre États africains, la création d’une banque de développement indépendante et l’optimisation de la fiscalité pour générer des revenus durables.
Industrialiser l’Afrique pour une autonomie économique
Un des leviers majeurs pour sortir de cette dépendance est l’industrialisation du continent. Actuellement, l’Afrique exporte ses matières premières sans les transformer, perdant ainsi une grande partie de la valeur ajoutée. « Nous devons arrêter d’être de simples fournisseurs de matières premières et devenir des producteurs de biens finis », affirme Latifou. Il appelle à la création d’industries locales capables de transformer les ressources africaines en produits compétitifs sur le marché mondial.
Changer les mentalités pour un développement endogène
Au-delà des mesures économiques, Alassane Latifou insiste sur l’importance d’un changement de mentalité. « Nous devons arrêter de voir l’aide extérieure comme une solution et commencer à croire en notre propre capacité à nous développer« , insiste-t-il. Il exhorte les gouvernements à privilégier les investissements dans les compétences locales et à soutenir les actions entrepreneuriales africaines pour bâtir une économie autonome.
Une Afrique debout et souveraine
Renoncer aux aides des Partenaires Techniques et Financiers ne signifie pas s’isoler du reste du monde, mais plutôt bâtir des partenariats équilibrés basés sur le respect mutuel. Pour Alassane Latifou, l’Afrique doit passer d’une posture de demandeur à celle d’un acteur économique fort et influent. « C’est en comptant sur nous-mêmes que nous pourrons réellement peser dans les relations internationales », conclut-il.
Pour finir, le Président de l’Association pour la Sauvegarde de la Paix et de l’Unité en Afrique, affirme qu’avec une vision claire et une volonté politique affirmée, l’Afrique peut rompre avec la dépendance et tracer son propre chemin vers le développement durable.
Saturnin Comlan HOUNKPE
