Un nouvel élan pour la transformation de la noix de cajou:6,5 milliards de FCFA pour propulser l’industrie locale de transformation
La Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a accordé un prêt stratégique de 6,5 milliards de FCFA à Bénin Cashew SA, une initiative qui marquera un tournant décisif dans la transformation locale de la noix de cajou au Bénin. Ce financement, d’une importance capitale pour l’économie béninoise, vise à construire cinq nouvelles unités de transformation dans la zone industrielle de Glo-Djigbé, à 45 km de Cotonou, et une usine spécialisée dans la production de baume de cajou.
Le projet Bénin Cashew SA, cofinancé par la BIDC, ne se limite pas à moderniser les infrastructures agricoles. Il répond également à un besoin urgent de transformation locale pour soutenir la production de noix de cajou, l’un des produits agricoles les plus prometteurs du pays. Le Bénin, déjà un acteur majeur dans la production de cajou, a pour ambition de devenir le troisième plus grand producteur de ce produit en Afrique d’ici 2026, avec une production cible de 300 000 tonnes annuelles, dont une grande partie serait transformée localement avant exportation. Les nouvelles unités permettront de couvrir environ 50 % des besoins nationaux en transformation de noix d’anacarde, contribuant ainsi à la réduction des exportations de matières premières non transformées et stimulant la création d’emplois directs et indirects. À terme, le projet devrait générer plus de 1 600 emplois permanents et journaliers, notamment dans la production, le traitement et la gestion des nouvelles installations.
Ce projet s’inscrit pleinement dans le cadre du Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDS) du Bénin, qui vise à diversifier l’économie agricole et à maximiser la valeur ajoutée des produits locaux. En misant sur la transformation industrielle de la noix de cajou, le pays espère renforcer sa position sur le marché mondial tout en créant de la valeur et des opportunités d’emplois pour les jeunes. Les investissements dans ce secteur ne sont pas uniquement motivés par une volonté de répondre à la demande internationale, mais aussi par la nécessité de créer une économie agricole plus résiliente et moins dépendante des fluctuations des prix des matières premières. Le soutien financier apporté par la BIDC reflète cette vision stratégique. Lors de sa réunion ordinaire du 3 avril 2025, le Conseil d’administration de la BIDC a validé un financement global de 230 millions de dollars et 10 millions d’euros pour soutenir plusieurs projets d’infrastructures et de développement dans la région ouest-africaine. Avec cet investissement, la BIDC marque son engagement fort en faveur de l’industrialisation et du renforcement des capacités agricoles en Afrique de l’Ouest.
Ces fonds viennent soutenir la croissance du secteur privé et améliorer les infrastructures essentielles pour le développement régional. Ce soutien témoigne de la volonté de la BIDC de favoriser l’intégration économique en Afrique de l’Ouest tout en stimulant la création d’emplois et la croissance durable.
Ce financement de 6,5 milliards de FCFA est une étape clé dans le parcours du Bénin vers l’autosuffisance et l’excellence dans la transformation de ses produits agricoles. Si le projet est mené à bien, il pourrait bien révolutionner l’industrie de la noix de cajou en Afrique de l’Ouest, tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour les générations futures.
Le Bénin a désormais l’opportunité de valoriser son potentiel agricole et de jouer un rôle prépondérant dans le marché mondial des produits transformés, en particulier dans le secteur de la noix de cajou, symbole d’un avenir plus prospère et durable pour l’économie nationale. Ce projet ambitieux ne se limite pas à une simple amélioration des infrastructures locales, mais reflète une vision stratégique à long terme pour la modernisation du secteur agricole béninois. La BIDC, à travers son soutien, participe activement à l’essor d’une économie agricole plus compétitive, plus créatrice de valeur et plus résiliente face aux défis mondiaux.
*Stéphane AHINOUHOSSOU*

