A l’occasion de sa cérémonie d’investiture en tant que président de l’Assemblée Nationale, Louis VLAVONOU a prononcé un discours officiel à l’endroit du peuple béninois, à l’endroit de ses collègues députés et bien entendu en présence de quelques invités de marque des parlements frères de la sous-région notamment le président du parlement ghanéen, Son Excellence Monsieur Alban BAGBIN et de la forte délégation qu’il conduisait. Cette cérémonie solennelle a aussi connu la présence du Premier Vice-Président du Parlement nigérien M. Oumarou Yahaya et de la délégation qu’il menait. L’Autre Vision vous offre ici, en intégralité, le premier discours du président de l’Assemblée Nationale, après sa réélection.
Intégralité du discours
Excellence Madame la Vice-Présidente de la République, Grande
Chancelière de l’Ordre national du Bénin,
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale du
Ghana,
Excellence Monsieur le vice- Président de l’Assemblée nationale du
Niger,
Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions de la
République,
Messieurs les anciens Présidents de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Madame et Messieurs les membres du Bureau de l’Assemblée
nationale,
Madame et Messieurs les autres membres de la Conférence des
Présidents,
Honorables Députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
représentants du corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations
internationales,
Messieurs le Directeur de Cabinet du Président de l’Assemblée
Nationale et son adjoint,
Messieurs le Secrétaire général administratif de l’Assemblée
nationale et son adjoint,
Madame le Préfet du Département de l’Ouémé,
Monsieur le Maire de la ville de Porto-Novo,
Mesdames et Messieurs les membres du Haut commandement
militaire,
Mesdames et Messieurs les anciens Députés,
Mesdames et Messieurs les Directeurs techniques, assimilés et leurs
adjoints,
Monsieur le Commandant militaire de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du Cabinet du Président de
l’Assemblée nationale,
Monsieur le Président du Comité des Sages de la ville de PortoNovo,
Distingués Sages et notables de la ville de Porto-Novo,
Majestés têtes couronnées, chefs religieux et chefs traditionnels,
Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est le cœur plein d’une profonde émotion et en toute humilité
que je prends la parole, à la suite de vos mots si agréables et de
mon élévation à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national du
Bénin.
Il me plait, à l’entame de mon propos, de rendre grâce à Dieu tout
puissant, le Créateur, qui nous a permis de nous rassembler ici ce
jour, jeudi, 13 avril 2023. Qu’il soit éternellement glorifié et exalté.
Je voudrais ensuite exprimer ma gratitude à Monsieur le président
de la République, grand maître de l’Ordre national du Bénin, à
Madame la vice-présidente de la République, grande chancelière
de l’Ordre national et à tous les membres du Conseil de cet ordre,
pour l’honneur qu’ils me font de reconnaître en moi, le serviteur
infatigable de notre pays que j’ai de tout temps aspiré à être. La
sobriété de mes mots est sans commune mesure avec la
profondeur de ma reconnaissance. Et, soucieux de m’interdire tout
excès sur le sujet, je m’en tiens aux propos du roi Louis XIV à qui est
attribuée la réflexion selon laquelle : « il est très malaisé de parler
beaucoup sans dire quelque chose de trop ».
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Je vous souhaite à toutes et à tous, au nom de la Représentation
nationale, de son Bureau, de la Conférence des Présidents et en
mon nom personnel, une cordiale bienvenue au Palais des
Gouverneurs. En acceptant d’effectuer le déplacement de PortoNovo, vous honorez le Parlement béninois tout entier. J’adresse une
mention spéciale à nos hôtes de marque venus des parlements des
pays amis, que je salue avec chaleur, conscient des incontestables
efforts qu’il leur a fallu déployer pour accomplir ce beau geste de
solidarité. Je leur en sais infiniment gré. Monsieur le Président Alban
Bagbin, du Parlement du Ghana et Monsieur Oumarou Yahaya,
Vice-président de l’Assemblée nationale du Niger, nous sommes
extrêmement sensibles à votre présence à nos côtés.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
L’histoire politique de la République du Bénin, depuis l’avènement
du renouveau démocratique, au tournant des années 1990, a été
rythmée par la tenue régulière d’élections libres et transparentes,
qui se déroulent généralement dans une ambiance festive. Cette
assiduité dans l’organisation des scrutins a permis entre autres,
l’alternance, tant au sommet de l’Etat, qu’au niveau des différentes
institutions constitutionnelles. En ce qui concerne l’Assemblée
nationale, depuis le 12 février 2023, nous en sommes à la Neuvième
législature.
Les élections du 08 janvier 2023 qui ont conduit à la présente
mandature du Parlement, plus que toutes autres, traduisent cet
attachement de notre pays à sa démocratie, dans la paix et la
concorde. En effet, la campagne électorale a, comme jamais
auparavant, enjambé les trois (03) occasions festives majeures
marquant la fin d’une année grégorienne et le début d’une autre :
la célébration de la nativité, de la saint Sylvestre et du nouvel an.
Mais au-delà, en donnant lieu à une offre politique plurielle, cette
campagne a été l’occasion d’une belle et pacifique animation de
la vie politique à travers les villes et campagnes de notre pays.
En consacrant le retour de l’opposition à l’Assemblée nationale, les
résultats de ces élections traduisent la pertinence de notre modèle
politique et honorent, par la diversité des membres de la
Représentation nationale, l’espace de débat qu’est l’institution
parlementaire.
Les efforts d’inclusion auxquels les principaux acteurs politiques et
institutionnels de notre pays ont consacré temps et énergie depuis
plusieurs années, font mieux que porter leurs fruits. Non seulement,
ils satisfont les attentes de décrispation du paysage politique mais
encore, ils le renforcent et le révolutionnent même. En effet, la
révision constitutionnelle du 07 novembre 2019, suivie de la réforme
du système partisan et de celle du code électoral, sont des
avancées indéniables.
Ainsi, l’abolition de la peine de mort, le principe d’une meilleure
représentation du peuple par les femmes, l’avènement d’un poste
de vice-président de la République ou encore la création de la
Cour des comptes pour ne citer que ces innovations, ont été
consacrés dans la Constitution.
Ensuite, la charte des partis politiques, le statut de l’opposition ou la
loi portant financement public des partis politiques sont venus
compléter cet arsenal, avec pour point d’orgue, le code électoral.
Ce dernier texte prescrit la dévolution systématique d’un siège par
circonscription électorale au profit des femmes. Cette
discrimination positive a débouché sur la présence de vingt-neuf
(29) femmes sur les cent-neuf (109) députés qui composent notre
Assemblée nationale, faisant passer la représentation des femmes
au sein de l’institution de 7% en 2019, à plus de 26% en 2023. Ces
chiffres consacrent un bond de 19% des femmes parlementaires,
une première dans notre pays.
Je voudrais rendre un hommage mérité à mes collègues Députés
des Septième et Huitième législatures dont l’esprit de sacrifice et le
sens des responsabilités ont contribué à l’avènement de ces
différentes lois. Le monde condamne selon ses critères, ses
duplicités et ses machinations. Mais n’ayons pas peur : notre
innocence témoignera pour nous au moment opportun. En
attendant ce moment, l’épreuve des vaines critiques peut durer et
perdurer avec des crises dans notre vie. Avoir le courage de la
surmonter, c’est faire preuve d’audace, de foi et d’espérance.
Aujourd’hui, justice vous est rendue car, nous avons désormais la
preuve que les réformes initiées ne visaient à exclure aucune entité
mais tendaient plutôt à davantage de cohérence et de
responsabilité dans l’action politique.
C’est aussi le lieu de saluer la vision et la constance du Président de
la République, Monsieur Patrice Talon, qui est resté attaché à l’idéal
de réforme, en dépit des incompréhensions et des doutes.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La Neuvième législature de l’Assemblée nationale du Bénin que j’ai
l’honneur et le privilège de diriger est marquée de deux (02) signes
distinctifs majeurs : d’une part, son caractère transitoire et d’autre
part, les espoirs et enjeux dont elle est porteuse. En effet, nous
disposons de moins de trois (03) années pour tenir notre pays prêt,
tant en matière législative, qu’en matière de contrôle de l’action
gouvernementale, pour les élections générales de 2026 et leurs
suites. A cet égard, je ne doute pas que la configuration plurielle de
notre Assemblée fait déjà d’elle, un pilier de co-construction et de
renforcement du modèle politique que se veut notre pays, depuis
l’historique conférence des forces vives de la nation.
Sous mon impulsion et avec le concours de toutes les sensibilités
représentées, je suis convaincu que nous travaillerons en bonne
intelligence pour incarner et illustrer le laboratoire de la démocratie
en Afrique dont notre pays nourrit l’ambition de conserver le statut.
A cet effet, je réitère à mes chers collègues Députés de la
Neuvième législature, mes sincères remerciements pour avoir porté
leur choix sur ma personne, afin de présider notre institution.
Encore plus que par le passé, je m’engage solennellement, à la
conduire conformément aux normes républicaines et en bon père
de famille. Je me tiendrai, aux côtés de chacun de mes cent-huit
(108) collègues, sans distinction entre majorité et minorité
parlementaire mais dans l’intérêt exclusif de notre peuple et de
notre pays. Je m’efforcerai de jour comme de nuit, dans mes
rapports avec chacun, de discerner entre les considérations
politiques, administratives et personnelles. Je ferai autant que
possible appel aux vertus de la concertation et de la consultation.
Je tâcherai en permanence d’être équitable, de faire preuve de
disponibilité, de prendre en compte les diverses contributions et de
rester attentif aux préoccupations des uns et des autres.
En retour, j’espère que chaque Député de la majorité
parlementaire, tout en soutenant légitimement l’action du
gouvernement, saura laisser à ses collègues de la minorité, la
possibilité d’exprimer et de soutenir librement leur opinion, fût-elle
radicalement différente. J’espère aussi que les Députés de la
minorité parlementaire ne s’arc-bouteront pas dans une opposition
systématique, voire stérile.
Honorables Députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,
Les chantiers qui nous attendent sont très nombreux et très
importants pour que nous nous dispersions en de vaines tensions. Ils
nous mettent face aux défis d’un monde moderne qui évolue et se
transforme à vive allure. Nous ne devons manquer aucun rendezvous et ma foi en nos chances de succès est grande, au regard de
la diversité de nos profils comme de nos parcours mais aussi et
surtout, en raison de notre lien ombilical avec notre cher pays, le
Bénin.
Au titre de ces chantiers, il me parait capital que nous restions
concentrés sur les missions constitutionnellement dévolues à notre
institution que sont : le vote de la loi, le contrôle de l’action du
gouvernement et la représentation du peuple. Sur ces trois (03) axes
fondamentaux, mon souhait le plus ardent est que chacun de nous,
consciencieusement et en toute responsabilité, travaille de façon
résolue et assidue à honorer la confiance placée en nous par nos
mandants.
De même que la législature qui vient de s’achever a été marquée
par de grands accomplissements, de même, celle qui commence
promet d’être riche et fructueuse, et je sais pouvoir compter sur
votre engagement, votre dévouement et votre disponibilité en vue
de voter des lois utiles à notre pays et au peuple qui nous a
momentanément confié une parcelle de sa souveraineté.
Ainsi, dans un esprit de concertation, nous pourrions
courageusement envisager de porter à la Constitution, les
retouches qui s’imposent, en vue de son amélioration constante,
tout en conservant les fondamentaux, notamment l’option
républicaine et démocratique et la limitation à deux (02), du
nombre de mandats du Président de la République.
Les réflexions relatives à la modification si nécessaire de la loi
organique relative aux lois de finances pourraient aussi être
menées, en vue de garantir une participation encore plus
importante de l’Assemblée nationale à l’orientation et aux autres
phases du processus budgétaire.
De même, il est impérieux que nous votions, bien en amont de
l’effervescence qui caractérise les scrutins, une nouvelle loi portant
cartographie électorale, afin d’actualiser la liste, le positionnement
et au besoin, le nombre d’électeurs des centres et postes de vote
sur toute l’étendue du territoire national. À cette fin, une nouvelle
version de la loi sur les unités administratives locales qui corrige les
insuffisances relevées lors de la mise en œuvre de celle qui est en
vigueur, s’impose comme un nécessaire préalable.
Par ailleurs, au plan du fonctionnement de l’Assemblée nationale
et à la suite des recommandations de la retraite d’imprégnation et
d’immersion organisée à notre profit il y a un mois, une nouvelle
modification du Règlement intérieur de notre institution pourrait être
adoptée, notamment pour renforcer le nombre et le rôle des
commissions permanentes, préciser les dispositions ambigües,
procéder à l’intégration de la jurisprudence de la Cour
constitutionnelle ou encore, créer de nouvelles structures au sein de
l’administration parlementaire.
Conscient que le Président de la République ne manquera pas de
nous saisir des projets de loi qui lui paraîtront pertinents, je vous invite
chers collègues, à initier, dans le respect des règles de recevabilité,
les propositions de loi ou de résolution que vous jugerez opportunes.
Enfin, que dirions-nous du projet de code d’éthique parlementaire
devenu un arcane et resté dans les tiroirs de la huitième législature ?
En effet, voulant faire de nous des députés de type nouveau,
dignes, très respectés dans la société, méritant le titre d’honorable
et prêts au sacrifice, nous n’y avons pas pu : ce n’est la faute à
personne. C’est une responsabilité individuelle et collective mais
c’est le moment de revenir à la charge par un sursaut d’orgueil.
Sur le chantier du contrôle de l’action gouvernementale, comment
perdre de vue qu’il est la part la plus exigeante de la mission
attendue des Députés que nous sommes ! Vigiles de la République,
et vigies de la démocratie, nous sommes appelés à surveiller, scruter
dans leurs méandres, les actions de l’exécutif pour nous assurer que
l’intérêt du citoyen représenté est préservé dans chaque choix
opéré.
Nous avons la possibilité de recourir d’une part, aux moyens
individuels que sont les questions écrites, les questions orales et les
questions d’actualité ; d’autre part, aux moyens collectifs que sont
entre autres, l’interpellation, les missions d’information des
commissions permanentes et les commissions parlementaires
d’information, d’enquête et de contrôle. Le début de la Neuvième
législature a déjà été marqué par quelques questions, laissant
présager que les Députés qui la composent ne se priveront pas d’y
faire appel. Pour ma part, je voudrais rassurer toute la classe
politique que je jouerai de façon détachée mon rôle de courroie
de transmission pour ce qui est des questions, que je ferai
programmer conformément aux dispositions du Règlement
intérieur, de même que je jouerai celui d’arbitre en lien avec les
organes collégiaux, pour ce qui est des modes collectifs, en tenant
compte des équilibres politiques et budgétaires à respecter.
Par ailleurs, en matière financière, il sera mis sur pied une
commission chargée de définir avec précision et de systématiser les
modalités pratiques de l’examen en commission et du débat en
plénière sur les décrets de ratification des accords de financement,
ainsi que des rapports trimestriels d’exécution du budget.
Enfin, dans la même dynamique, les règles de traitement diligent
des pétitions de nos concitoyens et de production du feuilleton
prévu à cet effet, pour les renseigner sur l’issue de leurs initiatives,
seront au menu de nos travaux au cours de la législature.
Abordant le chantier de la représentation, je voudrais rappeler la
formule que l’Abbé Pierre, membre de l’Assemblée constituante
française en 1945, a passée à la postérité : « je ne suis pas un
homme politique. Je ne connais pas grand-chose de la politique,
mais ce que je veux exprimer ici, ce sont certains sentiments de
courage et d’honnêteté ».
La fonction parlementaire, dans sa composante de
Représentation, appelle absolument l’élu du peuple à se montrer
humble, quel que soit son parcours ; libre pour échapper à tout
mandat impératif ; courageux pour exprimer ses idées ; honnête
pour reconnaître le mérite de l’autre, même lorsque leur vision
politique les oppose.
C’est dire qu’en tant que représentants du peuple, nous devons
incarner quotidiennement, par notre posture, nos actes, et nos
discours, les plus hautes valeurs de la République. Nous nous devons
d’être des citoyens engagés et exemplaires. A cet égard, je ferai
en sorte que l’initiative qui m’est chère, d’un code d’éthique et de
déontologie du député béninois, connaisse un aboutissement
heureux au cours de cette législature. Il y va de notre indice de
redevabilité.
Mais au-delà de l’attitude générale qui est attendue de nous, nous
devrions donner à la reddition des comptes sa pleine dimension.
Ainsi, en plus de l’animation individuelle et collective du terrain que
nous assurons, je me fais le devoir de continuer d’accompagner le
formidable outil de visibilité que représente la chaine de télévision
du parlement créée au cours de la huitième législature et dont je
profite de cette solennelle occasion, pour annoncer le lancement
officiel des programmes ce jour.
La Télévision Hémicycle qui est au service du peuple tout entier à
travers la communauté parlementaire, est disponible en clair sur le
canal 4 de la télévision numérique terrestre (TNT). Offrez-vous le
plaisir de prendre connaissance de la grille de ses programmes et
vous aurez la primeur de l’information relative à l’Assemblée
nationale mais aussi, accès à une diversité d’autres questions
d’envergure nationale et internationale.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La Neuvième législature débute dans un contexte géopolitique
mondial marqué par de grandes incertitudes. Ce contexte est
caractérisé, entre autres, par un phénomène de redistribution des
pouvoirs entre superpuissances mondiales et un ébranlement
structurel des alliances traditionnelles, faisant le lit à une crise
généralisée de la démocratie.
C’est le cas du conflit russo-ukrainien qui nous tient en haleine
depuis plus d’un an, et dont la multiplicité des acteurs en présence
témoigne des enjeux sous-jacents.
Il en est de même des difficultés aussi diverses qu’inédites
auxquelles reste confrontée l’humanité, et qui contribuent à
fragiliser davantage la paix au sein des nations et dans le monde.
Je pense notamment aux changements climatiques, au déclin
continu de la biodiversité, à la montée des fondamentalismes
religieux, à l’épuisement des ressources en eau potable, autant de
maux dont les causes sont souvent multiples et se distinguent par
leur complexité et leur caractère transnational.
Ces problématiques constituent pour l’humanité tout entière, de
grands sujets de préoccupation qui nécessitent que l’on y apporte
des solutions multilatérales et transversales, à travers l’amplification
et l’adaptation des canaux de coopération.
C’est pourquoi, j’en appelle à une intense coopération
interparlementaire, dont les prémices prendront corps au sein des
nombreux réseaux parlementaires, véritables creusets de réflexion
et de projection de la vision des élus sur les grands enjeux de notre
temps. Cette réflexion et cette vision seront ensuite confrontées aux
points de vue des parlementaires d’autres pays puis peaufinées. A
cet effet, je m’engage à porter la position du Parlement béninois,
confiant en le soutien de mes collègues de la sous-région ouestafricaine à laquelle appartiennent notamment le Ghana et le Niger
ici représentés. Les différentes réunions des Organisations
interparlementaires dont nous sommes membres, seront autant
d’occasions et de tribunes pour afficher et faire valoir nos positions
concertées.
Je mettrai également un point d’honneur au renforcement de nos
relations de coopération avec les Parlements du monde entier,
entre autres, à travers l’actualisation et le renforcement des
groupes interparlementaires d’amitié. Il est en effet, tout
simplement inconcevable que le Bénin évolue en vase clos.
Honorables députés à l’Assemblée nationale, Chers collègues,
A un pas de la Dixième, au regard des dispositions de la Constitution
telle que révisée en 2019, la Neuvième législature qui, comme je l’ai
dit tantôt, est un mandat de transition, se présente comme un pont
entre le second quinquennat du Président Patrice Talon et l’année
électorale de 2026, qui verra se tenir trois (03) consultations
importantes : d’abord, les élections couplées législatives et
communales et ensuite, l’élection présidentielle.
Il me plait de souligner que, de la pertinence de l’action politique
que nous allons déployer au cours de ces trois (03) années
transitoires, dépendront les options futures. Cela exige de nous un
travail ardu et passionné sur le chantier de la sécurisation des
réformes, de leur mise en œuvre honnête, de leur évaluation et de
leur enrichissement.
C’est la raison pour laquelle, en entrant officiellement, à l’occasion
de cette cérémonie d’investiture, dans les fonctions auxquelles
m’appelle la charge que vous m’avez confiée, comme il y a quatre
(04) ans, je mesure l’ampleur des attentes et le combat que nous
allons devoir livrer, au besoin, le dos au mur, pour sortir la tête haute.
Je suis heureux de pouvoir compter, dans l’accomplissement de
cette exaltante mission, sur une administration parlementaire
disponible et riche de femmes et d’hommes à la compétence
éprouvée et à l’engagement total. Le syndicat, au-delà du rôle
exclusif de défense des droits ainsi que des intérêts matériels et
moraux collectifs et individuels de ses mandants, doit se départir de
l’anarcho-syndicalisme et doit se tourner résolument vers les
nouvelles techniques de négociations pour l’atteinte de ses
objectifs. Pour le moment, le SYNAPA est déjà dans cette optique
et je félicite son secrétaire général pour son leadership ; pourvu que
ça dure !
Honorables Députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,
Avec l’achèvement imminent de la mise en place des différents
organes, la Neuvième législature, prendra définitivement son envol.
Je nous exhorte tous, à consacrer à ce nouveau départ, énergie,
engagement et disponibilité. Le Bénin est Un et la nation béninoise,
Une. C’est pourquoi, au-delà de nos diverses sensibilités politiques,
nous devons nous battre ensemble pour relever les défis de notre
législature. Il s’agit du Bénin. Il s’agit de notre peuple.
Au demeurant, la devise de notre pays nous invite à la Fraternité
dans la Justice et dans le Travail. Mettons-nous donc résolument au
travail avec générosité, pour inscrire en bonne place, la Neuvième
législature dans les annales de l’histoire parlementaire. J’ai le ferme
espoir que nos actions feront date. Je sais que nous le pouvons et
en notre nom à tous, j’en fais la promesse.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Avant de terminer mon propos, je tiens à saluer les actions méritoires
de mes quatre (04) prédécesseurs au perchoir de l’Assemblée
nationale dans sa version actuelle. Sans rien occulter à la place
devenue mythique du regretté prélat catholique, Monseigneur
Isidore de Souza, je mettrai sur pied une équipe mixte chargée de
préparer des mélanges en hommage aux Présidents Adrien
Houngbédji, Bruno Amoussou, Kolawolé Antoine Idji et Mathurin
Coffi Nago. Et pourquoi pas, sans avoir été porté au perchoir,
revisiter la vie d’une figure emblématique de notre parlement,
Madame Rosine VIERRA SOGLO ? Il est temps que leur passage
respectif à la tête de l’institution soit décrypté, à l’aune du recul
historique, des témoignages de leurs contemporains et d’une
rigoureuse analyse pluridisciplinaire. Au Bénin, nous aimons célébrer
les morts ; ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Cependant,
changeons de paradigme et commençons par reconnaitre les
actes méritoires de nos proches en les célébrant de leurs vivants.
A présent, de tout cœur, je vous réitère à toutes et à tous, mes
profonds remerciements pour votre présence à cette cérémonie
d’investiture. Mes remerciements vont particulièrement à vous,
Madame la Vice-présidente de la République et à vous, cher ami
Alban, ainsi qu’aux différentes délégations venues nous exprimer
leur solidarité.
Je tiens aussi, puisque nous sommes en plein dans la dernière
décade du mois de ramadan, à encourager nos frères et sœurs
musulmans, à « resserrer leur pagne », tel que le prescrit
l’enseignement religieux et à redoubler d’effort dans les actes
d’adoration. Après la célébration, il y a quelques jours à peine, de
la fête de Pâques, je crois sincèrement que la multiplication des
heureuses conjonctions n’est pas le fait d’un quelconque hasard
mais plutôt, le signe que la Providence divine, celle-là même qui ne
m’a jamais fait défaut, nous est favorable. Que les différentes
prières et invocations rejaillissent sur chacun d’entre nous, sur le
Président de la République, sur notre cher pays, le Bénin et sur
l’humanité tout entière.
Plus qu’un simple constat, c’est une exhortation à poursuivre la
marche vers l’atteinte des objectifs humains terrestres et célestes.
Pour ce faire, il faudra persévérer dans l’amour de Dieu dans la
culture du bien en soi et dans la valorisation des autres.
Ce sont là les chemins de notre justification véritable. Nous pouvons
y trébucher, mais jamais nous avouer vaincus. L’endurance est la
vertu des forts.
Vive l’Assemblée nationale,
Vive le Bénin,
Je vous remercie.