Révolution mentale au service d’une Afrique debout:Une réflexion de Laurent Bienvenu JIMAJA pour repenser l’avenir avec intelligence, lucidité et audace

(Langues, transmission et mémoire collective comme socle d’un développement durable)

_Sous le prisme d’une réflexion dense et profondément ancré dans l’expérience personnelle, Laurent Bienvenu JIMAJA pose une question essentielle et trop souvent éludée : comment penser notre développement sans d’abord réconcilier nos langues, nos savoirs et notre histoire ? De la citation percutante de Lumumba à la mémoire du symposium de Cheikh Anta Diop, en passant par le modèle pragmatique de la révolution Meiji au Japon, il invite à une introspection lucide sur le piège d’une modernité mimétique. Refusant à la fois le culte stérile du passé et la soumission béate à l’Occident, il appelle à une réforme profonde de nos mentalités, une refondation culturelle assumée, audacieuse, qui allie les héritages endogènes et les exigences du monde contemporain. Car, comme il le rappelle, « nous ne pouvons pas échapper au cours de l’Histoire, mais nous pouvons choisir de ne plus le subir ». Nous vous proposons de lire ici en intégralité la substance de sa réflexion

<<Allez en Norvège, ils enseignent en norvégien. Allez au Danemark, c’est le danois. Allez en Finlande, ils enseignent en finnois. Allez en Chine, ils enseignent en chinois. Allez au Japon, ils enseignent en japonais. Allez en Corée, ils enseignent en coréen. Allez en Pologne, ils enseignent en polonais.

Puis venez en Afrique, nous nous vantons d’être les plus éloquents en anglais. Nous considérons l’anglais comme une mesure de l’intelligence. » ~ Professeur Lumumba Vérité  Il a bien raison et ces assertions me rappellent celles de mes années de jeunesse. J’étais révolté et pensais trouver la solution à tous nos maux. Mais Cheikh Anta Diop m’a convaincu au cours de son symposium à Dakar en 1982 ou 1983. Il avait invité notre prof statistiques de 2ème année d’économie pour parler des mathématiques en Wolof. Les démonstrations de Sakhir Thiam m’ont convaincu que nous ne sommes pas encore prêts d’abandonner les langues du colonisateur.
Asseyons-nous et réfléchissons calmement à des traduction de notions aussi simples que le carré, le cercle, le zéro, la circonférence, la surface, le périmètre, le rectangle, le triangle, etc… avant de parler d’algèbre, d’addition, de soustraction, des opérations simples d’arithmétique,
Nous n’empruntons certes pas encore le chemin de la libération de nos mentalités. La route sera longue, et les efforts à consentir seront intenses et nombreux.

Pour preuve, nous avons été témoins de certaines traductions de notions simples, et d’autres non.
Les 7 jours de la semaines ont été traduits à un moment que j’ignore mais les mois de l’année ont fait l’objet d’une émission à la radio. C’est à Albert Kinwandé, je crois, qu’on doit cela. Je me souviens d’un travail de l’INFOSEC (?) dont il rendait compte. Nous avons pu avoir nos 12 mois ce qui a pour conséquence de formater la mémoire des plus jeunes qui heureusement ont découvert les Fêzan dont ils usent et abusent. Il m’a été fait part du travail qui avait été fait par le Bokonon Guèdègbé pour la construction de ce calendrier de 9 jours. Pour ma part, je les ai découverts dans les années 1989 à travers le livre _DOGUICIMI_ de Paul Hazoumè.
Ce qu’il nous faudra, c’est une révolution qui nous autorise une étude approfondie de la culture dominante, son importation dans nos cultures sans complexe aucun afin de réussir ce que recommandait la Grande Royale dans _l’aventure ambiguë_ de Cheikh Amidou Kane.
Pour rappel, c’est ce que firent les Japonais sous l’ère Meiji. Cela leur a permis des emprunts sans se soucier des origines afin de se préparer à affronter la rudesse des relations économiques internationales. Aujourd’hui, tout le monde a oublié ces efforts qui les avaient conduit à envoyer des jeunes gens étudier en Occident. En ce qui nous concerne, on passe beaucoup trop de temps à rechercher le sens des choix des anciens et, ce faisant, on oublie le monde qu’on vit et où on se doit d’exister armés des connaissances universelles mais avec notre culte des morts, nos tambours, nos assin, nos cultes et notre culture.
Une chose est sûre, de même que le fleuve ne change pas de direction, le cours de l’histoire continuera avec des adaptations qui nous plairont ou non.
L’Histoire est utile mais ne peut pas constituer le socle de notre développement même si les « autres » n’ont daigné nous reconnaître comme des Humains que récemment. Les pharaons étaient noirs ok mais qu’est-ce que ça nous rapporte aujourd’hui ? Possédons-nous des clés différentes pour lire les hiéroglyphes  ? Pour rappel, nous attribuons des prénoms aux enfants en fonction des 7 jours de la semaine dont le Vodoungbé est celui qui m’enchante le plus. Je continue de penser que nous ne pouvons pas échapper au cours de l’Histoire mais essayons de ne pas subir sa marche: contribuons-y !!!

*Qu’est-ce que la révolution Meiji* ?

« La Révolution Meiji, qui a eu lieu au Japon entre 1868 et 1912, est un bouleversement politique, social et économique majeur qui a conduit à la modernisation rapide du pays. Elle a marqué la fin du shogunat Tokugawa et le début de l’Ère Meiji, sous le règne de l’empereur Meiji.
Pendant cette période, le Japon est passé d’une société féodale à une puissance mondiale modernisée en adoptant de nombreuses réformes. Celles-ci incluaient l’abolition du système des classes sociales, la centralisation du pouvoir politique, la modernisation de l’armée et de l’industrie, et l’adoption du système éducatif occidental. Ces changements ont transformé le Japon en un État industrialisé puissant et ont permis son émergence sur la scène internationale. »
Merci Chatgpt. Pour nous et pour nos pays, ce n’est pas simple en raison de l’hétérogénéité de nos modes de fonctionnement et des nombreuses querelles qui opposent certaines aires culturelles. Nous avons beaucoup de travail et il nous faudra nous mettre au travail sérieusement un jour pour décider du chemin à emprunter et du cap à fixer.

*Laurent Bienvenu JIMAJA*

flamboyant
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